Patrice Spinosi, la conscience du droit
PORTRAITS


Avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation, Patrice Spinosi incarne une figure rare dans le paysage judiciaire français : celle d’un juriste qui met sa science au service de l’éthique. Défenseur des libertés fondamentales, artisan discret du dialogue entre la loi et la justice, il représente une voix mesurée, profondément attachée à l’idée que le droit n’a de sens que s’il protège la dignité humaine.
Patrice Spinosi, l’avocat qui croit encore à la justice
Il ne plaide pas pour convaincre, mais pour faire réfléchir.
Patrice Spinosi appartient à cette catégorie d’avocats dont la parole, mesurée, pèse davantage que les grandes envolées.
Dans les prétoires du Conseil d’État et de la Cour de cassation, où le droit s’écrit dans le silence des codes, il est devenu l’un des artisans les plus respectés d’une justice pensée comme un acte de civilisation.
Pour lui, la plaidoirie n’est pas un combat d’ego, mais un espace d’équilibre entre la raison et la conscience.
Son éthique se lit dans son parcours : docteur en droit, avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation, fondateur du cabinet Spinosi & Sureau, il a contribué à des dizaines de Questions Prioritaires de Constitutionnalité (QPC) qui ont façonné la jurisprudence contemporaine française.
Parmi elles, certaines ont touché au cœur de nos libertés : la protection de la vie privée, la dignité en détention, la liberté d’expression sur internet.
Son nom revient souvent dans les arrêts qui ont redessiné la frontière entre sécurité publique et respect des droits fondamentaux.
Mais derrière la technicité du juriste se tient un homme de principes.
Spinosi n’a jamais vu le droit comme un champ de pouvoir, mais comme un outil d’équité et de lien social.
Il s’inscrit dans une tradition humaniste — celle d’un droit au service de la personne, non de l’État.
“Le juge, disait-il dans une conférence, ne doit pas dire la loi contre l’homme, mais pour l’homme.”
Cette phrase résume sa ligne de conduite : une fidélité à la justice, jamais à la force.
Dans les affaires sensibles, il ne cherche pas la lumière médiatique.
Son autorité vient de la clarté de ses raisonnements, de cette intelligence tempérée par la morale.
Ses confrères disent de lui qu’il “pense avant de plaider et plaide pour faire penser”.
C’est peut-être ce qui fait sa singularité : une forme de pudeur intellectuelle, un refus du cynisme, une rigueur qui ne se veut pas brillante mais juste.
Dans une époque où la parole judiciaire se théâtralise, Patrice Spinosi reste à contre-courant.
Il incarne une idée rare et précieuse du métier : celle de l’avocat comme gardien du sens, non comme acteur d’influence.
Ses plaidoiries, sobres et précises, rappellent que la justice n’est pas qu’un lieu de droit — c’est un lieu de vérité.
Et à travers lui, c’est une certaine idée du droit français qui continue de tenir debout : une justice lucide, humaine, et profondément morale.
