La pauvreté infantile à Manchester : Une réalité alarmante
Sous les lumières grises de Manchester, la pauvreté ne se cache plus : elle habite les ruelles, les logements surchauffés, les frigos vides. Dans la région du Grand Manchester, 37 % des enfants et jeunes vivent en situation de pauvreté, soit près de 11 enfants sur 30 dans une classe. Dans Manchester même, ce chiffre grimpe jusqu’à 44,7 %.Concrètement, cela veut dire qu’un nombre croissant de familles n’a plus seulement recours aux banques alimentaires : c’est désormais le réfrigérateur personnel qui devient dernier rempart contre la faim.
ACTUALITÉSCHRONIQUES
« From Food Banks to Fridges: The New Face of Child Poverty in Manchester »
Sous les lumières grises de Manchester, la pauvreté ne se cache plus : elle habite les ruelles, les logements surchauffés, les frigos vides. Dans la région du Grand Manchester, 37 % des enfants et jeunes vivent en situation de pauvreté, soit près de 11 enfants sur 30 dans une classe. Dans Manchester même, ce chiffre grimpe jusqu’à 44,7 %.Concrètement, cela veut dire qu’un nombre croissant de familles n’a plus seulement recours aux banques alimentaires : c’est désormais le réfrigérateur personnel qui devient dernier rempart contre la faim.
Les banques alimentaires ne désemplissent pas ici. Au cours de la période d’avril à septembre 2024, les colis alimentaires distribués dans le Grand Manchester ont plus que doublé depuis 2018 : de 35 032 à 80 254.Le coût de la vie, l’énergie, le logement grimpent ; les salaires stagnent ; et les aides sociales peinent à suivre. Le phénomène prend une dimension structurelle : plus d’un ménage sur trois dans la région se déclare « food insecure », et ce chiffre atteint 48 % dans les foyers avec enfants.
Les pouvoirs publics parlent d’« essentials guarantee » : garantir l’accès aux besoins de base pour tous. À Manchester, la donnée est claire : dans certains quartiers, plus de la moitié des enfants vivent en dessous du seuil de pauvreté après prise en compte des coûts de logement. Cette réalité impose une autre orientation : ne plus seulement traiter la crise par des solutions ponctuelles, mais reconstruire la capacité des familles à vivre sans trembler devant le congélateur.
Nous devons déplacer le regard : passer du chiffre à l’assiette, de l’insight à la peine consumée. Chaque frigo vide à Manchester est un appel à redéfinir notre conception de la dignité sociale. Si l’on veut vraiment changer les choses, il ne suffit pas de remplir les paniers : il faut reconnecter les familles aux moyens de vivre sans l’urgence en fond de quotidien. La dignité commence aussi près d’un sourire retrouvé au-dessus d’une casserole.
Chronique de Amber Doul Heider, Traduit de l'anglais
